Chaque jardin est un écosystème complexe en soi. Dans un jardin en pleine santé, il règne un équilibre naturel, où les créatures nuisibles sont maintenues sous contrôle par leurs ennemis naturels. Bien entendu, ces précieux alliés ne le font que si votre jardin est accessible et hospitalier. Cela implique de ne pas utiliser trop de pesticides, de laisser des parcelles « sauvages », de placer un hôtel à insectes… et de laisser la nature faire son travail ! Voici un aperçu (incomplet) des créatures utiles au jardin.
Bien sûr, pour attirer ces créatures utiles dans votre jardin, ce dernier doit également être accueillant pour les abeilles, les papillons ou les oiseaux. Pensez à un pré fleuri, à un hôtel à insectes et aux déchets de jardin. Ils vous permettront d’enclencher un cycle naturel : les insectes utiles se débarrassent des créatures nuisibles, vos plantes peuvent pousser sainement et vous offrez un foyer, de la nourriture et un abri à vos bienveillants alliés.
Utile, car : il joue un rôle crucial pour la pollinisation des fleurs et des plantes
Aime : arbre à papillons, nectar, plantes indigènes, orties, chardons, lavande, chèvrefeuilles…
Les papillons sont un bon baromètre de la situation naturelle. Si vous voyez beaucoup de papillons dans votre jardin, vous savez que la nature y est en équilibre. Les papillons jouent un rôle important dans le cycle de la vie. Leurs œufs se transforment en chenilles qui, bien qu’elles se nourrissent de plantes et de fruits, sont également mangées par les oiseaux et autres animaux. Avant tout, les papillons sont d’excellents pollinisateurs de fleurs !
Utile, car : elle combat de nombreux insectes nuisibles, tels que les pucerons et les chenilles
Aime : nectar, miellat et pollen d’abeille, écorces, herbe, aneth, souci, lobélie, cosmos…
Certes, les guêpes ont mauvaise réputation. Leur long dard ne joue pas non plus en leur faveur. Elles sont pourtant des guerrières particulièrement utiles au jardin ; de manière assez radicale, il faut le dire. En effet, elles pondent leurs œufs dans divers insectes indésirables et les larves s’occupent du reste : elles tuent leur hôte de l’intérieur. Le jardinier appréciera en particulier l’hyménoptère parasitoïde pour son appétit sain et sa préférence pour les chenilles (comme la chenille processionnaire), les fourmis, les pucerons… Certaines espèces protègent les arbres fruitiers en luttant contre les mouches et les coléoptères, d’autres prennent soin des plants de concombres et de tomates en tuant les larves de mouches blanches et de mouches mineuses.
Utile, car : ses larves raffolent des pucerons et des acariens tétranyques, tandis que les adultes pollinisent les plantes
Aime : achillée millefeuille, aneth, angélique officinale, coriandre, cosmos, fenouil, pissenlits…
Ces mouches délicates peuvent sembler fragiles, mais ne vous y trompez pas : ce sont de petits prédateurs. Elles se régalent des pucerons, des cochenilles et de toutes sortes d’œufs d’insectes. Leurs larves sont dotées d’un bec spécial qui agit comme des ciseaux. Une fois qu’elles s’emparent de leur proie, elles la vident littéralement. De ce fait, les chrysopes, ainsi que les coccinelles, sont une arme imbattable contre les pucerons. La plupart des espèces adultes de chrysopes se nourrissent de pollen, de nectar et de miellat, jouant ainsi un rôle important dans la pollinisation.
Utile, car : c’est un grand pollinisateur des fleurs et ennemi des pucerons
Aime : nectar et pollen, coriandre, aneth, fenouil, carotte, persil, cerfeuil, panais, plantes vivaces : marguerite, verge d’or, aster, et plantes annuelles : pavot de Californie, bleuet, chrysanthème des moissons…
Le syrphe est une mouche inoffensive. Pour nous, du moins, parce qu’aucun puceron n’est à l’abri (des larves) de ce braconnier volant. Avec les coccinelles et les chrysopes, il forme un trio mortel pour les pucerons. De plus, comme l’abeille, c’est un excellent pollinisateur des jardins.
Utile, car : il se régale des pucerons et limite la moisissure de vos plantes
Aime : un fagot constitué de foin, de paille ou d’herbe longue séchée
Le perce-oreille est un chasseur de pucerons efficace. Il en dévore jusqu’à 120 chaque nuit. En raison de son appétit pour les œufs d’insectes, il est souvent utilisé comme exterminateur de pucerons dans les cultures fruitières. C’est aussi un bon éboueur ! Chez les plantes touchées, les perce-oreilles mangent les traces de mildiou à la surface des feuilles. Ils limitent ainsi la contamination fongique de vos plantes. Inconvénient : s’il n’y a pas assez de nourriture disponible, les perce-oreilles s’attaquent aux raisins ou aux fleurs de chrysanthèmes et de dahlias. Un jardin écologique, pas trop ordonné est donc conseillé, avec suffisamment de feuilles, de morceaux de bois ou d’écorce au sol.
Utile, car : certaines espèces de coléoptères mangent les pucerons, les chenilles et les limaces
Aime : feuilles, bois ancien ou grosses pierres
Beaucoup de coléoptères sont herbivores et nous préférons ne pas les voir dans notre potager. Néanmoins, il existe de nombreuses espèces utiles comme les coccinelles (australiennes), qui mangent des créatures nuisibles telles que les pucerons, les cochenilles, les chenilles et les limaces. Les carabes sont même élevés et utilisés dans les jardins biologiques. Ce sont de vrais pilleurs qui se régalent des limaces.
Utile, car : c’est l’ennemi juré numéro 1 des pucerons
Aime : aubépine, tilleul, noisetier, alyssum, ajuga, fenouil, achillée millefeuille, potentille, tanaisie…
La coccinelle combat à merveille les pucerons noirs, les acariens tétranyques et les pucerons verts. Une larve mange facilement cinq mille pucerons par jour, alors qu’une coccinelle adulte s’en tient à une centaine de pucerons. Note : l’espèce asiatique est encore plus vorace que l’espèce européenne. Malheureusement, elle transmet aussi des parasites nuisibles aux insectes indigènes et ose même attaquer ses homologues européens.
Utile, car : il mange les pucerons, les chenilles, les limaces et les acariens. Très efficace contre les psylles, c’est le seul ennemi naturel des thrips
Aime : nectar et pollen, broussailles, haies sauvages et plantes à feuillage persistant ou semi-persistant comme le charme, le lierre, le troène…
Les réduves (surnommés : « punaises assassines ») se nourrissent de pucerons, de chenilles, de limaces et d’acariens, entre autres. Ils ne causent pas de dommages aux cultures et sont donc souvent utilisés en horticulture et dans les vergers. Les réduves prouvent également leur utilité avec les plantes d’intérieur : c’est le seul ennemi naturel qui se nourrit également des thrips adultes, de petites créatures qui peuvent infecter les plantes et se propagent rapidement.
Utile, car : certaines espèces mangent les pucerons, les acariens tétranyques et les mouches blanches
Aime : paillis, buissons
La grande majorité des cécidomyies sont herbivores, mais certaines espèces mangent aussi des insectes nuisibles. Les larves de la cécidomyie en particulier sont agressives et très efficaces contre les acariens et les pucerons. Lorsqu’elles attaquent une proie, elles pulvérisent un poison qui la paralyse pour pouvoir la vider littéralement.